Newsletter n° 84 : Engagement durable, Motivation, marché public

Cette semaine, nous souhaitons nous focaliser sur deux ressources filmiques et documentaires qui nous ont été présentées récemment. Bien que les défis exposés aient semblé totalement différents, nous avons vu un problème global qui recouvre diverses formes en fonction des secteurs d’activité.

La première ressource concerne un blogueur d’origine togolaise rassemblant plus de deux cent mille abonnés sur la plateforme Meta. Elle a retenu notre attention car cet influenceur qui dit être entrepreneur et dirigeant d’une société de bâtiments et travaux publics (BTP) ainsi que président d’une organisation non gouvernementale a directement interpellé le président de la république du Togo ainsi que le premier ministre sur ses déboires d’entrepreneur. Il se plaignait de non transparence des attributions de marchés publics dans le secteur du BTP de son pays. Il semblait accuser une minorité de privilégiés qui selon lui gagnent toujours les marchés de travaux publics bien que cela puisse aussi signifier que ce soient eux qui aient compris comment les choses fonctionnent réellement. La ressource était essentiellement en Français mais à quelques reprises, il a eu à intégrer l’une des langues officielles du Togo : l’Ewe que nous comprenons.

Dans un tout autre registre, nous avons aussi un reportage des journalistes de la chaine France 24 qui semblait pointer du doigt le fait que les centres médicaux publics du pays sont paralysés car les assistants médicaux qui travaillent en dehors de leurs prérogatives ne soient pas reconnus et payés pour leur travail. Les assistants médicaux pratiquent des opérations obstétricales telles que les césariennes alors que ce sont des gynécologues et obstétriciens qui sont autorisés à les pratiquer. Nous entendons un témoignage anonyme d’une d’entres elles qui semble dire qu’en 2023, ll y a eu plus de trois mille césariennes faites par les assistantes médicales hormis une vingtaine qui a été réservée au médecin qui en a la prérogative. Le titre du reportage est le suivant « Togo : les maternités face au manque de personnel médical ».

Nous proposons d’aborder ces deux problématiques sous l’angle de l’engagement durable d’une part dans cette infonews n° 84 et sous l’angle de la gouvernance dans l’infonews n° 85.

Pour l’engagement durable en marketing la mise en place de stratégies et de pratiques qui visent à assurer une relation à long terme avec les parties prenantes (clients, employés, fournisseurs, communauté) tout en prenant en compte les dimensions économiques, sociales et environnementales.

L’objectif est de créer une valeur durable pour l’organisation et ses parties prenantes, tout en contribuant positivement à la société et à l’environnement.

De plus, elle prend en compte la responsabilité sociale des entreprises, la fidélisation des clients, la gestion des relations avec les employés, l’engagement communautaire, les pratiques commerciales durables, la communication transparente. Cela permet aussi d’améliorer la réputation d’une entreprise, l’efficacité opérationnelle et de mettre en place un avantage concurrentiel. Par ailleurs, L’engagement durable en marketing est une approche holistique qui vise à équilibrer les objectifs économiques avec les responsabilités sociales et environnementales, tout en construisant des relations solides et durables avec toutes les parties prenantes.

Comment ce pays pourrait -il s’inspirer de l’engagement durable pour les partenaires du secteur public ?

Pour s’inspirer de l’engagement durable et l’appliquer aux partenaires du secteur public, le Togo pourrait adopter une approche globale qui inclut des pratiques de transparence, de responsabilité sociale, de partenariat à long terme et d’innovation durable. Par exemple, en matière de transparence et responsabilité, il faudrait une mise en place de processus transparents,  développer des plateformes numériques accessibles au public pour la publication des appels d’offres, des critères de sélection et des résultats, assurer une communication claire et régulière sur les politiques et les procédures d’attribution des marchés publics. De même, il pourrait y avoir des audits réguliers et indépendants avec publication des résultats pour renforcer la confiance du public.

En outre, il peut aussi mettre en place des pratiques de RSE, mettre en place des partenariats à long terme, en favorisant la co-innovation et le partage de connaissance. Il faudrait aussi des mesures incitatives pour la performance durable avec des projets pilotes pour des partenariats privé et public comme les universités par exemple.

En intégrant ces pratiques, le Togo pourrait non seulement améliorer la transparence et l’efficacité de ses partenariats publics, mais aussi promouvoir un développement économique et social durable qui bénéficie à l’ensemble de la société. Dans le reportage, le blogueur a semblé proposer un comité qui vérifie bien que les aides sont attribuées aux entrepreneurs. Nous pourrions même suggérer que dans le BTP, des anciens entrepreneurs aujourd’hui à la retraite puisse en faire partie avec les personnels de l’état afin de garantir une indépendance et la parité professionnelle dans ce genre d’organe de contrôle.

Nous pensons à un proche de notre mère, afro brésilien spécialiste du BTP qui est aujourd’hui à la retraite mais qui a eu plusieurs vies. Il a été directeur de la société de ses parents dans sa jeunesse, puis en exil en France pendant quelques décennies, lui et quelques associés ont eu à créer une société de bâtiment et travaux publics en île de France, dans les Hauts de Seine avant de regagner leur pays et y proposer cette expertise pendant quelques années avant de s’arrêter pour de bon. En même temps, qu’ils s’assureraient de bonne attribution des marchés publics et du choix pertinent des entrepreneurs, ce type d’entrepreneur pourrait également accompagner à travers des conseils les débutants pour une meilleure optimisation des deniers de l’état.

En ce qui concerne l’hôpital, si nous avons été étonnés que les assistants médicaux pratiquent des opérations réservées aux médecins. Ceci étant en matière d’engagement durable, plusieurs initiatives peuvent être envisagées pour améliorer leurs conditions de travail et renforcer leur motivation : les conditions de bien être au travail, le développement professionnel continu, l’évaluation de la performance et la reconnaissance de celle-ci à travers, le paiement des heures supplémentaires sur les mêmes taux horaires que celles des médecins uniquement les heures supplémentaires pour les opérations de cet ordre ; un système de primes et des évolutions en interne pour des postes à responsabilités dans d’autres centres de santé. Si les finances publiques ne le permettent pas, il faudrait peut être songer à des départs en retraite anticipés pour compenser la surcharge de travail etc.

Mais nous ne pouvons proposer de solutions sans audit et sans groupe de paroles et d’écoutes des assistants médicaux du pays afin de regrouper leurs doléances, recueillir leurs témoignages, leurs difficultés au quotidien, les solutions qu’ils pensent pouvoir apporter et quelles solutions ils préconisent d’eux-mêmes avant de proposer d’autres alternatives qui fonctionnent ailleurs. La motivation est un facteur d’engagement durable et nous suggérons que les directions trouvent des solutions conjointes avec les personnels de santé avec une aide externe pour faciliter le dialogue et l’ouvrir le plus possible si cela est nécessaire.

Dans un cas, comme dans l’autre l’état ne risque-t-il pas de perdre les entrepreneurs de bonne volonté au profit des pays voisins  qui semblent faciliter les démarches ?

De l’autre côté, les citoyens ne devraient-ils pas aussi être source de propositions dans un contexte mondial et régional conflictuel, teinté de populisme et de rejet des étrangers ? Le développement économique est-il uniquement une affaire de président de la république ou de premier ministre ?

Pour mettre en place ces mesures visant à permettre l’engagement des partenaires sur un long terme et accroitre leur motivation, quel type de gouvernance, ce pays doit-il privilégier ?

Nous proposons d’en discuter dans la prochaine infonews.

Nous vous remercions de continuer à nous suivre sur notre page Zs Conseils.

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